PRIX DES LYCÉENS ET APPRENTIS ÎLE-DE-FRANCE 2022-2023

(actualisé le ) par Nathalie Pierrée

Lundi 28 novembre 2022 le forum des lycéens participant au Prix des Lycéens et Apprentis de la Région Ile-de-Frances’est réuni à Boulogne au Théâtre de la Clarté.
Les élèves des cinq établissements représentant le département des Hauts-de-Seine dans ce prix littéraire ont eu la possibilité de rencontrer les autrices et l’auteur des cinq titres de leur sélection départementale :

Zoé Cosson Aulus – éditions Gallimard - roman
Diadié DembéléLe Duel des grands-mères – éditions Jean-Claude Lattès - roman
Léa MurawiecLe Grand Vide – éditions 2024 - bande dessinée
Fabienne RaphozCe qui reste de nous – éditions Héros-Limite - poésie
Laurine RouxL’Autre Moitié du monde – éditions du Sonneur - roman

Nos élèves de seconde 5 s’y sont rendus, accompagnés de leur professeur de français M. Montourcy et de la professeure documentaliste Mme Pierrée.
Ils ont pu poser poser des questions aux autrices et auteur, et voici ce qu’ils ont appris :

Ecrire, est-ce un métier ?
• Un écrivain gagne environ 10 à 15% du prix d’un livre hors taxe, c’est peu ;
• Si un livre se vend bien, il sort en format “poche”, ce qui fait des revenus supplémentaires ;
• Beaucoup d’écrivains font un autre métier (Fabienne Raphoz dirige une collection dans une maison d’édition ; Laurine Roux est professeure de français) ;
• En BD ce n’est pas possible d’avoir un autre métier car le dessin prend toute la journée.

Ecrit-on pour guérir ?
• Fabienne Raphoz se sent déséquilibrée si elle n’a pas de projet d’écriture. Vivre en sachant que l’on va écrire permet d’observer plus intensément ;
• Diadié Dembélé écrit plutôt pour guérir les autres, à ceux qui ont connu les mêmes problèmes que lui, pour qu’ils ne se sentent plus seuls ;
• Pour Léa Murawiec et Laurine Roux, écrire permet de se projeter dans d’autres vies, d’affronter des peurs, de cheminer dans le monde, d’enquêter.
• “Ecrire, c’est comme craquer une allumette au cœur de la nuit en plein milieu d’un bois. Ce que vous comprenez alors, c’est combien il y a d’obscurité partout. La littérature ne sert pas à mieux voir. Elle sert seulement à mieux mesurer l’épaisseur de l’ombre.” (le grand écrivain du XXe siècle Faulkner, cité par Laurine Roux).

Ecrit-on seul ?
• Il y a des échanges avec l’éditeur
• L’éditeur ne censure pas (s’il y a de la censure, c’est plutôt de l’autocensure comme chez Diadié Dembélé qui ne voulait pas aborder certains sujets par égard pour son pays d’origine). Mais Laurine Roux souligne que les éditeurs appartiennent souvent à de grands groupes (sauf quelques éditeurs indépendants).
• L’éditeur relit, conseille, donne son avis, par exemple sur la justesse des mots
• L’éditeur veille à fabriquer l’objet-livre (qualité du papier, de la couverture, des couleurs...). C’est important pour Léa Murawiec en BD, mais aussi pour Fabienne Raphoz en poésie.

Doit-on se rapprocher ou s’éloigner des personnages quand on écrit ?
• Dans le cas de personnages fictifs :
o Laurine Roux se glisse sous la peau de ses personnages, pour sentir ce qu’ils sentent.
o Léa Murawiec construit ses personnages avec des faiblesses, des interrogations, des angoisses, parce qu’elle peut s’y reconnaître
o Mais pour ces deux autrices les personnages doivent réagir à leur manière, il faut les laisser vivre, ne pas les manipuler comme des marionnettes
• Dans le cas de personnages autobiographiques :
o Zoé Cosson a transformé des habitants de son village en personnages. Mais dès qu’on commence à écrire, il y a une distance, un détachement.
o Diadié Dembélé écrivait avec trop de colère, et a compris que l’enjeu n’était pas vraiment de régler ses comptes

La participation à ce prix littéraire est un projet en partenariat avec la médiathèque de Suresnes, la librairie indépendante Le Point de Côté et la Maison des écrivains et de la littérature.

12e édition du prix littéraire