HISTOIRE DU LYCÉE PAUL LANGEVIN : DES ÉCOLES DE LA RUE VOLTAIRE AU MONUMENT HISTORIQUE

Histoire du Lycée Paul Langevin : de l’école primaire au Monument historique.

Le lycée Paul Langevin figure parmi les édifices remarquables de Suresnes. Cet ensemble architectural initié par Henri Sellier, alors maire de la ville, a vu le jour en 1927.

Plan du groupe scolaire Voltaire (ou Payret-Dortail), actuel lycée Paul-Langevin, inv. 997.00.2935. MUS
Le groupe scolaire réunissait à l‘époque une école maternelle, deux écoles élémentaires, filles et garçons, et trois structures d’enseignement primaire supérieur et spécialisé dans le commerce ou l’industrie, destinées à répondre aux nécessités industrielles du bord de Seine, principalement aviation, automobile et radiophonie. Si chaque école disposait de son entrée autonome sur rue, de sa cour et de bâtiments propres, cette réalisation d’avant-garde reçut un seul nom pour l’ensemble, celui de son concepteur, l’architecte Maurice Payret-Dortail. On lui donnera en 1948 le nom du physicien Paul Langevin et elle deviendra lycée en 1950, devant s’adapter au fil des décennies à l’évolution des besoins et des méthodes d’enseignement tout en conservant le caractère du lieu. Le lycée d’enseignement général et technologique de Suresnes compte depuis 1996 parmi les monuments historiques partiellement classés.

• Le Bûcheron, Paul Richer
  Inscrit depuis 2001 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
• Les vases Elysées
  Deux vases Elysées en grès exécutés par la manufacture de Sèvres ornaient la cour d’honneur. Inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, les vases et leurs socles ont été replacés à l’intérieur d’un bâtiment après restauration.
• Patrimoine végétal
  Les cèdres de la cour située devant les services administratifs dominent à présent le quartier. Cette cour va être désimperméabilisée en retirant progressivement le goudron que les racines s’emploient à soulever.

• La lettre de Bernard Courtault
  Bernard Courtault, résistant, ancien brillant élève du lycée puis étudiant à l’École normale d’instituteurs de la Seine, a été arrêté le 12 juillet 1943 puis fusillé au Mont-Valérien le 3 novembre 1943. Sa dernière lettre, encadrée au mur du bureau du proviseur, est poignante (extraits) : « Mon très cher papa, cette fois c’est fini. A huit heures je serai fusillé… Du courage mon petit papa… Le nom des Courtault s’éteint avec moi… Je n’ai pas peur de mourir (…) J’ai été heureux pendant les vingt ans que j’ai vécus sur la Terre (…) Je meurs en bon chrétien. Je viens de communier. Priez pour mon âme (…) Je vais mourir avec le sourire en coin « à la Courtault » (…) J’ai l’impression qu’on a été très sévère avec moi. Mais je mourrai bravement, sois en assuré (…) Rappelez de temps en temps mon souvenir à mon Janot. Je l’aimais tant (…) »

• La Piscine, devenue salle des professeurs
  Le bassin d’apprentissage destiné à des enfants d’âge primaire, a été comblé lors d’une réhabilitation achevée en 2017. Le sol de la salle des professeurs du lycée est au niveau de l’eau autrefois. Les douches et vestiaires accueillent à présent des postes de travail informatiques pour les professeurs. Quelques-unes ont été conservées.

• Le gymnase devenu CDI
  La piscine avec bains-douches était surmontée d’une salle de gymnastique modulable. Ce gymnase accueille aujourd’hui le confortable centre de documentation et d’information (CDI) du lycée dans un cadre « classé ».

• Mémoire vive
  Il y a 4 ans encore, tous les élèves accédaient au lycée en passant chaque jour devant la stèle « Morts pour la France » en mémoire des professeurs et des élèves du lycée fusillés ou déportés pendant la Seconde Guerre mondiale. Le proviseur conserve dans son bureau un recueil des biographies de chacun. Parmi eux, Claude Burgod, professeur d’enseignement commercial au lycée de 1931 à 1942, volontaire de la Résistance, mort au camp de concentration nazi de Flossenbürg le 21 mars 1945. L’une des quatre rues qui ceignent le lycée porte son nom. Juste au-dessus de la stèle : La déclaration des droits de l’enfant.

• Les fresques de Chapoval
  Trois fresques commandées par l’État en 1950 au peintre ukrainien Youla Chapoval (1919-1951) ornent l’escalier de l’ancienne entrée du bâtiment E, côté rue Claude Burgod. Évocations du monde de l’enseignement.

• L’amphithéâtre de physique
  L’amphithéâtre de physique au confort rustique, intégralement en bois, toujours en fonction, a connu des milliers d’élèves.

• Un temple de la nouvelle pédagogie
  Les façades de cet ensemble architectural homogène et préservé, mêlant brique rouge et béton, sont soulignées en bas-relief de différentes devises éducatives.

• L’ancien amphithéâtre de chimie
  L’amphithéâtre de chimie du bâtiment F, doté d’une paillasse et d’une hotte. On n’y fait plus cours, son unique accès n’autorisant d’y accueillir que 19 personnes à la fois. Il est à présent utilisé comme local de rangement de produits chimiques par les agents de labo pour la section Sciences et techniques de laboratoire du lycée.

Cet article reprend (en partie) celui de Suresnes magasine, publié en octobre 2021 "Les trésors cachés du Lycée Paul Langevin"
Texte : Thierry Wagner / Photos : Tiphaine Lanvin